Du 29 au 2 décembre 2016, s’est tenue à Abidjan la deuxième réunion du Conseil d’administration d’AfricaSeeds, l’Agence d’implémentation du programme semencier de l’Union africaine.
Cette réunion a rassemblé une dizaine d’administrateurs et experts en semences de renommée internationale. Ceux-ci ont passé en revue les activités effectuées au cours de l’année 2016 en concordance avec la stratégie globale de l’Institution sur la période 2016-2025. Ils ont également parlé futur.
M. Minayaha Siaka Coulibaly, Directeur de cabinet du Ministre de l’Agriculture et du développement rural a indiqué : « C’est un honneur pour la Côte d’Ivoire d’héberger sur son sol la seule institution semencière à mandat continental, car nous contribuons ainsi à la lutte pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous les pays d’Afrique ». « Nous sommes sur le point de conclure l’Accord cadre entre la Côte d’Ivoire et AfricaSeeds car nous souhaitons formaliser notre statut de pays membre au plus tôt » a continué M. Coulibaly.
La Côte d’Ivoire a, depuis le début, cru en la mission de l’institution et l’a soutenu de façon incontournable. En effet, le Gouvernement ivoirien a appuyé l’Agence dès sa création et a contribué à son renforcement progressif jusqu’à ce jour.
Dr Robert Guéi, Fonctionnaire technique principal du Bureau du Sous-Directeur Général en charge du Département de l’Agriculture, et Expert en semences auprès de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a pour sa part insisté sur l’importance de mettre en place des politiques au niveau national, régional et continental qui promeuvent l’accès à la semence de qualité de la part des petits agriculteurs. « Ce sont les petites et moyennes entreprises semencières qui pourront mieux répondre aux besoins des agriculteurs en matière de semences de qualité des cultures légumineuses et vivrières, et ceci peut constituer une contribution substantielle à la sécurité alimentaire des populations » a-t-il affirmé. « En tant que membre du Conseil, je suis convaincu qu’AfricaSeeds pourra œuvrer dans ce sens, ainsi que relever nombre d’autres défis du secteur semencier africain », a continué Guéi.
Pour Dr Barry Abdul Wahab, représentant du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) en Côte d’Ivoire, AfricaSeeds est certes une jeune institution mais elle est déjà un instrument sur lequel le FIDA pourrait s’appuyer. En droite ligne de son Rapport sur le développement du monde rural en effet, le FIDA prône une adoption plus diffuse et soutenue de technologies appropriées – dont les semences de qualité de variétés adaptées – qui bénéficierait aux petits agriculteurs.
Au cours des travaux du Conseil, l’année 2016 a été définie comme celle pendant laquelle AfricaSeeds prend véritablement son « envol » dans sa mission d’appui au développement du secteur semencier africain. Les membres ont à l’unisson souhaité que l’année 2017 soit une année de consolidation des acquis jusqu’ici obtenus, mais surtout d’ouverture vers les pays membres et les organisations sous-régionales. AfricaSeeds aura de ce fait à continuer la remobilisation des pays membres et à les sensibiliser pour que l’Afrique prenne en main la destinée de son industrie semencière. Ce travail, entamé en 2016 en Gambie, au Mali, au Sénégal, en Sierra Leone, en Tanzanie et en Zambie, devra continuer et s’intensifier en 2017.
C’est pourquoi, les autres points discutés concernent principalement le plaidoyer en faveur de la semence et l’appui au niveau des politiques semencières nationales. En effet, il y a une prise de conscience grandissante vis-à-vis du fait que la qualité de la semence joue un rôle crucial dans la transformation de l’agriculture. Toutefois, les questions relatives aux semences ne sont pas encore suffisamment une priorité dans la plupart des instances politiques et techniques. Le plaidoyer prend toute sa place face à ce constat, et c’est à AfricaSeeds qu’il revient d’en informer une fois de plus et motiver les gouvernements nationaux, les instances régionales, ainsi que les partenaires financiers et techniques au développement. L’objectif étant de contribuer de manière adaptée à la résolution des problèmes rencontrés dans le fonctionnement du secteur semencier par chaque pays.
En attendant le début de l’exercice 2017, AfricaSeeds vient de diligenter une étude pour déceler les opportunités de renforcement de capacité des acteurs de la chaîne de production de semences maraîchères dans les bassins de cultures légumières en Côte d’Ivoire.